Au Quotidien

Aujourd'hui, pour souper, j'ai mangé du spaghetti.



La vie, c'est comme un spaghetti.
Son chemin peut être sinueux ou droit. C'est souvent plutôt long, mais on sait très bien qu'il y a un bout et qu'il n'est pas si loin.

Les spaghettis sont nombreux, et ensemble, ils permettent de faire un repas très satisfaisant, cependant tout spaghetti seul ne vaut pas grand chose. Certains tentent parfois de sortir du lot, mais ça ne sert pas à grand chose; on ne fait que les remettre avec les autres. Mais si, par hasard, l'un d'entre eux parvient à échapper à la maîtrise de son manutentionnaire et tombe par terre, généralement, on le jette, tout simplement. Son exploit n'aura fait aucune différence palpable en fin de compte et n'aura certainement pas servi d'exemple. Son influence est si négligeable pour la forme d'existence supérieure, et l'événement de son escapade sera oublié tel n'importe quelle anicroche sans conséquences.

Le but d'un spaghetti est clair; c'est d'être consommé. Ces quelques spaghettis qui refusent de marcher dans l'étroit corridor qui a été tracé pour eux et se sauvent auront au mieux réussi une seule chose, c'est de ne pas accomplir leur destin. Voilà qui me semble bien triste. Et pourtant, ad vitam eternam, le passé se répète, et de ci, de là, un spaghetti fuit son destin et gâche son existence. Il ne devient pas seulement impertinent, il devient carrément... un gâchis. Une entrave négligeable à l'accomplissement d'un dessein plus grand.

Peut-être que le spaghetti n'est tout simplement pas conscient de la portée dérisoire de son comportement...
Peut-être qu'il ne sait pas même la nature de son destin.

Au fond, les spaghettis et les humains, ça se ressemble...